Chaque année, le
dimanche qui suit
la fête du 15 août, Rochefort
célèbre son pardon. Arborant bannières
et
statues, la foule recueillie parcourt les rues escarpées de
la cité au
son des cantiques et des clochettes, avant de se rassembler sur le
parvis de la collégiale Notre-Dame pour y entendre les
vêpres. En ce
jour de dévotion, passé et présent
semblent se rejoidnre par la grâce
de ce cérémonial immuable.
AU
PIED DU CHATEAU
Aujourd'hui disparu, le
château de Rochefort est intimement lié
à l'histoire de la cité. Un donjon de pierre est
érigé dès le XIIe siècle au
sommet de la colline surplombant un petit village situé en
bordure de la Grée. A l'ombre des murailles de la
forteresse, et à proximité d'une
église dédiée à Notre-Dame,
se développe
bientôt le bourg
neuf,
résidence des officiers seigneuriaux et du
clergé. La ville basse, dédiée
à l'artisanat et au commerce, est
intégrée au XVe siècle dans une
ceinture de remparts qui protège la ville. Le
château passé aux Rieux, turbulants seigneurs
bretons, puis aux Coligny, grande dynastie protestante, est
démantelé à deux reprises, en 1488 et
1594, avant
d'être démoli presque intégralement par
les révolutionnaires en 1793.
UNE
ARCHITECTURE PRESERVEE
Dans
la ville haute, massée au pied des ramparts de l'ancien
château, les étroites rues pavées et
les escaliers montant à l'assaut de la
colline invitent à la flânerie. Maisons
à pans de bois, demeures gothiques et Renaissance en schiste
et en granit
aux délicates ciselures de pierre,
élégants hôtels patriciens de style
Louis XV prennent un caractère
féérique à la nuit tombée,
lorsque durant les mois d'été, la ville vit
à l'heure des "chemins de lumière".
A
LA DECOUVERTE DE ROCHEFORT-EN-TERRE
Après
avoir visité le château et son musée,
descendez
vers la ville par le chemin des Douves qui longe les remparts et gagnez
sur la droite la place du Puits, le long de laquelle vous admirerez la
maison du Sénéchal (XVIIIe siècle) et
l'Hostellerie du Lion d'Or (XVIe siècle). Par la rue du
Porche,
dans laquelle vous pouvez faire escale au Café Breton, obliquez
vers la place des Halles, qui vous conduira par la rue
Candrée
vers l'ancien lavoir et la porte de l'Etang. Revenant sur vos pas,
empruntez la rue de la Tronchaye qui vous emènera
à la
collégiale Notre-Dame-de-la-Tronchaye.
LE
COEUR SPIRITUEL DE LA CITE
Fondée au XIIe siècle,
l'église
Notre-Dame-de-la-Tronchaye conserve de cette époque un
clocher
roman. Erigée en collégiale à la fin
du XVIe
siècle puis agrandit durant les deux siècles qui
suivent.
Beau témoignage de l'architecture religieuse bretonne, elle
renferme notamment un remarquable jubé, servant aujourd'hui
de
clôture à la tribune, dont les panneaux,
sculptés
d'un fin réseau d'arcatures flamboyantes, s'encadrent entre
des
traverses ornées de motifs végétaux.
Pour
l'anecdote
En
1913, Alfred Klots offrit à chaque habitant du village des
boutures de géranium cultivées dans les serres du
château, afin qu'ils en décorent leurs
fenêtres. Cette initiative a eu une belle
postérité et Rochefort s'enorgueillit aujourd'hui
de l'aboncance de ses lierres, de ses géraniums et de ses
glycines qui, jetant une touche de couleur sur ses
vénérables façades, valent
à la petite cité la réputation
flatteuse de village particulièrement fleuri.
Une
cité d'art et de tourisme
Les
enseignes en métal peint, qui signalent, à la
mode médiévale, boutiques, ateliers d'artisans et
galeries illustrent l'attraction touristique de la cité,
fréquentée dès le milieu du XIXe
siècle par des artistes. L'un deux, un Américain
nommé Alfred Klots, qui séjourna
régulièrement à l'hôtel
Lecadre, s'éprend de Rochefort-en-Terre au point d'aquerir
les anciens communs du château, qu'il transforme en un beau
manoir de style renaissance. Acquise en 1976 par le conseil
général du Morbihan, la demeure, point de
départ idéal pour une visite de la ville, abrite
un musée de la vie sociale.
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